Niamey : Validation des résultats des comptes de la santé du Niger, exercice 2016
La journée du vendredi 23 février 2018 a été l’occasion pour le Ministère de la Santé Publique (MSP) du Niger de valider à travers un atelier national, les résultats de son neuvième rapport des comptes de la santé consacré à l’exercice budgétaire 2016.
La cérémonie d’ouverture de l’atelier a été placée sous la direction du Secrétaire Général Adjoint du Ministère de la Santé, en présence du Conseiller en Economie de la Santé de l’OMS, des partenaires techniques et financiers du secteur de la santé, des cadres du MSP, ainsi que les organisations de la société civile intervenant dans le secteur de la Santé.
Cet important exercice des comptes de la santé est maintenant entré dans la tradition du MSP qui a déjà commencé son institutionnalisation au vue de l’intérêt particulier que l’ensemble des partenaires du secteur accordent à cette activité qui fournit régulièrement les informations sur les dépenses de santé du pays nécessaires aux prises de décisions éclairées en matière de politiques et stratégies du secteur.
En prenant la parole au nom du Représentant de l’OMS au Niger, le Conseiller en Economie de la Santé de l’OMS, a loué les efforts des autorités sanitaires nigériennes en matière de réformes entreprises dans le secteur, en particulier celle relative au financement de la santé. Il a encouragé le MSP à poursuivre l’institutionnalisation de cet important exercice en matière de gouvernance du système de santé.
Le présent exercice qui est le neuvième du genre, présente quelques agrégats essentiels dans le domaine du financement de la santé au Niger. Il indique par exemple une baisse de la dépense nationale de santé entre 2015 et 2016, malgré une augmentation substantielle du budget général de l’Etat sur la même période. Ce rapport montre aussi une dépense de santé élevée des ménages (en moyenne 85,54% sur les 5 dernières années) et une diminution de la part du budget de la santé par rapport au budget de l’Etat.
« Toutes ces informations montrent les dysfonctionnements et les faiblesses en matière de financement de la santé au Niger qu’il va falloir vite relever si le pays veut atteindre certains objectifs internationaux, régionaux et nationaux en santé dans un contexte de mise en œuvre de la nouvelle politique de santé et du nouveau plan de développement sanitaire 2017-2021 », a souligné le Secrétaire Général Adjoint dans son intervention.
La production régulière des rapports des comptes de la santé réalisée chaque année avec l’appui technique de l’OMS contribuent effectivement à l’élaboration des politiques, stratégies et programmes cohérents de santé.
Ainsi, le présent atelier, qui a rassemblé tous les intervenants dans le domaine, avait pour objectif de parcourir et de valider ce dernier rapport de compte de la santé qui concerne l’exercice 2016, ainsi que la formulation de recommandations pertinentes pour améliorer les performances du secteur.
Les principaux résultats issus de ce rapport sont résumés ainsi qu’il suit :
- Une dépense nationale de santé 2016 en baisse : de 326,908 milliards de FCFA en 2015, la Dépense Nationale de Santé (DNS) est estimée à 296,655 milliards de FCFA en 2016, soit une baisse de 9,25%
- Une répartition de la dépense nationale de santé par recettes de régimes de financement de la santé en 2016 caractérisée par les transferts d'origine étrangère distribués par l'administration publique qui ont représenté 12,95% des dépenses courantes de santé contre 14,26% en 2015
- Une dépense nationale de santé supportée à plus de la moitié (54,85%) par les ménages malgré la politique de la gratuité des soins
- Une dépense nationale de santé dominée par les soins curatifs hospitaliers : les hôpitaux et les centres ambulatoires ont occupé la première place avec 34,51% des dépenses courantes de santé en 2016 dont la part des hôpitaux était de 27,45% et celles des prestataires de soins ambulatoires est de 7,07%
Aussi, le rapport a fait ressortir les statistiques sur certaines thématiques telles que la lutte contre le paludisme dont les dépenses en 2016 ont été principalement supportées par les autres revenus nationaux non classés ailleurs à hauteur de 38,207 milliards de francs CFA ; la lutte contre la tuberculose dont les dépenses courantes consacrées ont été évaluées à 842,350 millions de CFA en 2016 soit 0,30% ; et les dépenses liées au VIH/sida estimées à 1,036 milliards de FCFA soit 0,37% contre 2,261 milliards de FCFA en 2015.
Après une journée de discussions autour de ce rapport, des amendements pertinents et des recommandations ont été faits par les participants. Le rapport provisoire devrait être finalisé dans les meilleurs délais pour assurer sa large diffusion à tous les niveaux du système de santé et auprès des partenaires techniques et financiers, du secteur privé de la santé et des organisations de la société civile.
Le principal défi reste l’utilisation des résultats de ce rapport par les différents acteurs et partenaires de la santé.